Depuis sa mise à la retraite en septembre 2015, l’ancien
patron du département de Renseignement et de sécurité, dissous et remplacé par
une nouvelle direction rattachée à la présidence de la république, manque
terriblement à ceux qui ont fait de lui leur fonds de commerce en l’élevant au
rang de Dieu. Ils ne ratent pas la moindre rumeur pour le faire sortir de sa
paisible retraite en lui prêtant tantôt des intentions de revanchard contre
Bouteflika, tantôt un rapprochement avec le locataire du palais de Zéralda
(nouveau siège de la présidence de la république par la force des choses).
D’autres n’hésitent pas à le remettre sur orbite « par la grâce des Américains
» nous disent-ils alors que le bonhomme n’a plus aucun contact avec aucune
chancellerie étrangère selon l’un de ses proches.
En réalité, le général Tewfik coule sa retraite paisiblement
entre sa résidence au Val de Hydra sur les hauteurs d’Alger et l’Institut de
l’hôtellerie de Aïn-Benian doté d’une belle infrastructure sportive avec un
terrain de football à la belle pelouse devenu le centre d’entraînement de l’équipe
sénior du doyen des clubs algériens de football, le Mouloudia d’Alger dont l’ancien
patron du DRS est un fan de longue date. D’ailleurs, beaucoup d’anciennes
gloires de ce club avec d’autres anciens internationaux issus des clubs les
plus huppés de la capitale, se livrent deux à trois fois par semaine à de
passionnantes parties de football avec la participation du général Tewfik. « Malgré
son âge avancé (74ans), il tient bon pendant les 90 minutes de jeu. C’est peut-être
ça le secret de sa bonne santé » observe un des partenaires de jeu du
général retraité.
« Si autrefois, aux côtés des anciens footballeurs se
joignaient des ministres et des officiers généraux pour se rapprocher du mythique
patron des services secrets, maintenant on ne trouve que de paisibles
footballeurs retraités qui n’ont jamais bénéficié du soutien du général du
temps où il était en activité et qui n’attendent rien de lui maintenant qu’il
est fui par tous les opportunistes et flagorneurs » fait remarquer un ancien
goléador de l’un des clubs les plus prestigieux d’Algérie.
D’ailleurs, depuis sa mise à la retraite le général Tewfik a
vu son réseau relationnel se réduire comme une peau de chagrin. Ils étaient de
moins en moins nombreux à lui rendre visite. L’interpellation de l’ancien PDG d’Air
Algérie et député FLN, Wahid Bouabdallah, par les services de sécurité au mois
de juin 2016 au moment où il quittait le domicile du général Tewfik donné
beaucoup à réfléchir à nombre des fidèles de l’ancien patron du DRS. Il est à
rappeler qu’à cette période, le domicile du général de corps d’armée Mohamed
Mediène était placé sous surveillance policière. Une surveillance qui ne disait
pas son nom puisque sa résidence se trouve à quelques encablures du siège de la
Direction des Ressources Humaines de la Direction Générale de la Sureté Nationale
(DGSN). En outre, sa villa se trouve dans une impasse et il a pour seul voisin le
général Khaled Nezzar, l’ancien ministre de la défense nationale. La
surveillance du domicile du général Tewfik est expliqué par les autorités
policières comme « acte de protection d’un point sensible » explique
un proche du général. La même source dément toute rencontre entre le général
Tewfik et le président Bouteflika depuis la mise à la retraite du premier nommé
tout en précisant « à ma connaissance, le général n’a plus rencontré le
président Bouteflika depuis avril 2013 soit quelques jours avant son
hospitalisation au Val-de-Grâce. Si les deux hommes avaient eu l’occasion de se
rencontrer, le général Tewfik serait toujours en activité. Le président a,
toujours, compté sur lui et considéré comme son homme de confiance.» Voilà qui a
le mérite de mettre les choses au clair et de faire perdre espoir à tous ceux
qui croient encore en un possible retour du général Tewfik aux affaires.
Mon journal 12/03/2017